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Techniques de
manipulation des masses
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Les signes
On peut utiliser
plusieurs "signes" pour désinformer une cible : la parole, les
écrits, les images, les documents vidéo ou cinématographiques.
L'utilisation de faux (contrefaçon), qu'il s'agissent de phénomènes,
d'actions, ou bien de documents, sera présentée comme spontanée. En
utilisant plusieurs signes, on renforce la véracité du mensonge, en
augmentant la teneur de son effet de désinformation. Durandin (1993)
distingue deux types de mensonges : le premier d'ordre tactique,
modifie directement la conduite de la cible. Le second d'ordre
médiatique agit sur la cible par l'intermédiaire de son image
publique. En plus d'utiliser l'information factuelle pour véhiculer
le mensonge, on peut l'étayer de faux phénomènes auxquels la cible
sera parfaitement perméable .D'autre part il est possible
d'instaurer une échelle de valeur en se basant sur la portée et le
poids de la parole et ainsi avoir un langage soutenu mais expurgé
d'objectivité; l'accent devant étant mis sur la portée des mots et
non sur les données objectives qu'ils sont censés contenir (Durandin
1993).
Le double langage est une forme particulière de désinformation
consistant à informer différemment deux groupes distincts n'ayant
aucun contact entre eux, au sujet d'un même évènement. Une variante
du double langage suppose que les cadres de haut niveau des deux
groupes aient l'exclusivité de la vérité (Durandin, 1993).
La photographie a toujours été considérée depuis son apparition
comme le moyen le plus fidèle de représenter la réalité. Jusqu'à
l'apparition des techniques numériques, le trucage photo nécessitait
la mise en oeuvre de moyens très complexes, dont le résultat n'était
pas toujours à la hauteur. Avec l'apparition des techniques
numériques et des logiciels d'infographie, tout document peut être
parfaitement contrefait, qu'il s'agisse de photos, de films, de
vidéos, il est désormais possible de créer de toute pièce un
document plus vrai que nature (Durandin, 1993).
L'utilisation de faux documents, est beaucoup subtile qu'elle n'y
paraît. On peu certes falsifier un document, le cacher voir même le
détruire, lui substituer un faux; mais on peut aussi créer un faux
dans le but de l'attribuer à son adversaire après avoir créer un
"faux phénomène" (que l'on fera passer pour spontané) justifiant sa
prétendue découverte (Durandin, 1993). Dans le cas spécifique du
document écrit sans témoins, on peut se laisser systématiquement une
porte de sortie, en déformant tout simplement sa propre signature.
Ainsi en cas de contestation ultérieure, il sera toujours possible
d'affirmer en" toute bonne fois" n'avoir jamais signé; et laisser
supposer qu'il s'agisse d'une fausse signature émise par vos
adversaires. Quels qu'en soient les buts, les "faux" peuvent être
soit utilisés à des fins tactiques, influençant directement le
comportement de la cible; soit à des fins médiatiques, visant à
nuire à sa réputation.
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