L'évangile ostéopathique : la Loi de l'artère selon Still

Liminaire

Énervé par un certain nombre d'accusations infondées, du genre "il nous a volé nos travaux", "Still avait parfaitement défini le traitement de l'asthme", etc. De me faire envoyer dans la figure la fameuse Loi de l'artère de Still, sans que jamais mon détracteur ne puisse en donner une description précise et neurophysiologique, j'ai décidé une bonne fois pour toutes de mettre les choses au point en publiant les textes qu'il a écrit sur ces deux sujets : loi de l'artère et traitement de l'asthme.
Ce travail n'est pas fait pour remettre en cause, ni l'homme qu'était Still, ni son travail, mais à l'attention des ayatollahs iconophiles ostéopathiques pour leur clouer le bec!

Voyons donc les textes écrits par A. T. Still concernant la Loi de l'artère :

(Textes qui m'ont été envoyés par Jean Louis Boutin osteopathie-france.net )

STILL (Philosophie de l'ostéopathie, Sully, 2ème édition, 2003) :

Libre circulation

Avant de parler de la tête elle-même, nous devons suivre le sang à partir du coeur vers tous les organes de la tête. Il ne suffit pas de regarder des images dans Gray, Morris, Gerrish ou dans quelque autre magnifique ouvrage d'anatomie ; nous devons utiliser la recherche manuelle pour être certains que les constricteurs du cou ou d'autres muscles ou ligaments ne tirent pas les os cervicaux et hyoïde si fortement, qu'ils entraînent une compression du pneumogastrique ou d'autres nerfs ou fibres, provoquant la contraction du digastrique, du stylo-hyoïdien, ou du groupe de muscles et de ligaments de la nuque que vous connaissez ou devriez très bien connaître. Souvenez-vous toujours que l'efficacité du drainage veineux doit être maintenue, sinon apparaîtront la congestion, la tuméfaction, et l'inflammation des glandes de la tête, de la face et du cou, vous signalant cette omission ; la santé, l'aisance et le confort stables de la tête à commencer par le cuir chevelu et les cheveux avec leurs nerfs, glandes et purs apports sanguins, l'œil vif, l'oreille fine, la saine activité du cerveau et de ses forces magnétiques et électriques s'appliquant aux parties vitales pour soutenir la vie, la mémoire et la raison, dépendent directement et entièrement de la liberté non entravée des systèmes de fluides nerveux, sanguins et cérébral. Leur quantité et leur activité doivent être normales sinon risquent de survenir mauvaise audition, ulcères des oreilles, loucheries, ptérygion, cataracte, granulomes, staphylomes, dacryocystite et toute la liste des maladies de l'œil, avec amygdalite, voix altérée, tumeurs et cancers de la face, de la tête, de la langue, de la bouche et de la gorge, avec érysipèle, taches et boutons, et toutes les maladies du système glandulaire de la tête et du cou. Toutes ces affections trouvent indubitablement leur origine dans l'entrave de l'action normale concernant les besoins d'harmonie nerveuse et sanguine entre le coeur et les extrémités supérieures 'p. 67-68).

[JLB - Dans ce même livre, tout un chapitre est consacré au Sang (chapitre 9, p. 157-166. Je ne vais donc pas vous transcrire les 10 pages (sauf si vous le désirez…) mais l'essentiel est la.]

Le sang est systématiquement fourni

À partir du coeur, le sang est systématiquement fourni à toutes les divisions de nos corps. Quel que soit le chemin suivi à partir du coeur, nous trouvons une ou plusieurs artères quittant le coeur. Près du coeur, nous trouvons les artères carotides, cervicales et vertébrales, par paires, suffisamment importantes pour approvisionner abondamment en sang l'os, le cerveau et le muscle. Ce sang édifie tout le cerveau, tous les os, les nerfs, les muscles, les glandes, les membranes, le fascia et la peau. Aussi bien dans le système veineux que dans l'artériel, nous discernons vraiment la sagesse. Ainsi, les artères répondent à toutes les exigences et les veines emmènent tous les matériaux de déchets, grâce au sang du retour veineux. Nous découvrons que l'édification et la saine rénovation sont unies en un perpétuel effort pour construire et maintenir la pureté. Au sein de ces deux éléments, se trouvent les faits et les vérités de la vie et de la santé. Dans n'importe quelle autre partie ou n'importe quel organe du corps, nous découvrons exactement la même loi d'approvisionnement, par l'artère d'abord, puis de rénovation, commençant par les veines. La règle de l'artère et de la veine est universelle chez tous les êtres vivants et l'ostéopathe doit connaître cela et se soumettre à sa souveraineté, sinon, il ne réussira pas en tant que guérisseur. Envoyez-le au combat face aux fièvres d'hiver ou d'été et il sauvera ou perdra ses patients en proportion exacte de son aptitude à faire en sorte que l'artère nourrisse et que la veine purifie en enlevant les substances mortes avant qu'elles ne fermentent dans le système lymphatique ou cellulaire. Lorsqu'il échoue dans la guérison de l'érysipèle, du flux, de la pneumonie, du croup, de la scarlatine, de la diphtérie, de la rougeole, des oreillons, du rhumatisme et de toutes les maladies climatiques et saisonnières, il démontre exactement la même stupidité et la même ignorance à supporter par l'artère et à purifier par les veines. (p. 160-161).

Trouver la cause

Découvrir la cause des maladies ou la localisation d'un obstacle qui arrête le sang, voilà le principal souci mental de l'ostéopathe au moment où il est appelé pour traiter un patient. (p. 163)

Plus loin :

" Le labeur de l'artère n'est-il pas terminé une fois nourris les nerfs affamés ? " (p. 164)

Et plus loin encore :

Le sang dans son trajet

Tournez votre regard de raison vers le coeur et observez le sang au commencement de son périple. Il part en grande hâte et ne s'arrête jamais, même dans les plus petites artères. Tout le sang est en mouvement, gagnant très rapidement tous les lieux avec efficacité. Pendant ce temps-là, son mouvement ne montre ni ne laisse supposer une quelconque construction. Mais dans les lymphatiques, les cellules ou les loges, nous découvrons que le mouvement est suffisamment lent, ce qui nous permet de supposer que dans de telles cellules, des êtres vivants peuvent être constitués et transportés à leurs lieux respectifs par les lymphatiques afin d'y accomplir les desseins pour lesquels ils sont prévus, tels qu'os ou muscle. Raisonnons avec l'idée que s'il construit, nourrit et maintient l'ensemble du système nerveux normal tant dans sa forme que dans sa fonction, le sang remplit par là un grand et universel devoir.

Forces nécessaires à mobiliser le sang

Comme le sang et les autres fluides de la vie sont des corps pondérables de différentes consistances, et sont mis en mouvement à travers le système pour construire, purifier, vitaliser et fournir la puissance nécessaire à maintenir la machinerie en action, nous devons raisonner sur les différentes puissances nécessaires pour mobiliser ces corps à travers les artères, les veines, les canaux, les nerfs, les membranes spongieuses, le fascia, les muscles, les ligaments, les glandes et la peau, évaluer à partir de leur densité inégale et ajuster la force nécessaire pour satisfaire la demande, en fonction des qualités devant être envoyées vers toutes les parties ou en provenir. (p. 165)

Toujours de Still (Ostéopathie Recherche et pratique, Sully, 2001) il y a ceci :

" Il [le praticien] agit alors, sachant que l'approvisionnement sanguin et nerveux est absolument nécessaire à l'économie de toute nature. Et quand il désire un changement, c'est-à-dire passer d'une condition anormale ou pathologique à une condition normale et saine, il sait exactement comment procéder pour explorer, partant de la partie affectée, pour remonter jusqu'à la source - de n'importe quelle extrémité ou partie, jusqu'au coeur -, et faisant cela, il découvrira la cause responsable de la maladie qu'il souhaite réduire. Il découvrira l'une de ces trois conditions : un obstacle à la force nerveuse, à l'irrigation artérielle ou au retour veineux, consécutif à une pression ou une blessure. Cela est absolument indiscutable. C'est une vérité absolue, par elle-même évidente et démontrable par celui qui connaît cette machine et sait ce qui peut provoquer une obstruction. Peu importe que l'obstruction siège au pied, au cou, au bras, dans l'abdomen, ou le dos. Cette loi est absolue : le coeur est le principal intendant chargé de l'approvisionnement et le nerf, l'officier qui exécute tous les ordres donnés par le coeur.

Commentaires

Hormis la dernière phrase "et le nerf, l'officier qui exécute tous les ordres donnés par le coeur", le reste est logique, bien que n'étant construit que sur des généralités et basé sur rien de physiologique ou neurophysiologique précis.
Ce n'est pas le discours de Still qui doit être remis en cause, mais ce qu'en on fait ses adeptes !

[JLB - En ostéopathie, 98% des confrères sont en "religion ostéopathique" et ne remettent rien en cause !]

Les temps sont donc venus d'apporter un éclairage scientifique sur ce discours, il est vrai, vieux de 150 ans, mais que n'importe qui de censé ne peut plus considérer comme "évangile ostéopathique".

Contrôle de l'énergie : neurophysiologie ou la vraie Loi de l'artère